lundi 28 janvier 2008

L'impact de Gondry sur la production audiovisuelle (part 1)

Alors que mon humeur dominicale est à la paresse, voici un petit jeu... Une seule de ces vidéos n'a pas été réalisée par Michel Gondry mais par Glenn Robson...


"Feel in love with a girl" de The White Stripes (01/2002)



"Walkie talkie man" de Steriögram (02/2004)




et enfin une publicité intitulée "Write group" pour l'annonceur Stitched Up (05/2006 QuickTime), proposée sur le site de CulturePub.fr.


Facile : c'est cette dernière pub qui a été réalisée par Glenn Robson. Après, pour ce qui est de la limite entre citation et plagiat, je vous laisse réfléchir à cela par vous-même...

lundi 21 janvier 2008

Shots Ring Out Top 79

Alors que l'année 2008 est déjà bien avancée, les collègues de Shots Ring Out délivrent enfin son classement.


Si ce Top 79 me déçoit quelque peut, c'est seulement parce que l'ordre des vidéos ne me convainc pas totalement, sinon tout y est et quasiment rien ne manque. De même, chacune possède un lien vers sa version QuickTime, ce qui est pratique lorsque l'internaute souhaite se faire des archives personnelles.

Ce classement nous dit une chose : la vidéo de l'année n'est peut-être pas "Signatune" de Dj Mehdi (par Romain Gavras), "What's a Girl To Do" de Bat For Lashes (par Dougal Wilson), "Burn My Shadow" de Unkle (par Miguel Sapochnik) ou encore "Dr. Love" de Bumblebeez (par Tom Kuntz).

En fait il s'agit probablement de "Sirens" de Dizzee Rascal, réalisée par l'anglais W.I.Z. (04/2007).




Ce clip réalise un double tour de force. Le premier est d'être nommé dans la quasi-totalité des classements, et ce n'est pas une mince chose. Le deuxième est apporté par Shots Ring Out : parce qu'il s'agit d'un clip de hip hop qui nous montre d'autres choses qu'à laquelle on peut s'attendre, des choses rarement vues, des choses qui ont besoin d'être vues.

Il est évident qu'ici W.I.Z. a largement rempli son contrat, entre-autre en ne tournant pas autour de la sempiternelle trinité bling-bling (dans le désordre des filles, de l'argent, des armes), mais également en nous racontant une histoire méritant le prix de la Best Narrative Video d'Antville.


Pour conclure un post à peine commencé, voici un rapide rappel des quelques faits d'armes de W.I.Z. (signé rappelons-le chez les étonnants anglais de Factory Films) :

Kasabian - "L.S.F." (version 1 / 07/2004)




Zero 7 - "In the Waiting Line" (11/2001)




The Chemical Brothers - "Out of Control" (09/1999)




Bien évidement, libre à vous de vous plonger plus en profondeur dans la clipographie du réalisateur...

samedi 19 janvier 2008

Vernissage MardiNoir (18/01/08 @ Alphagraph)


Alors que je croisais ses collages en cette bonne ville de Rennes depuis déjà quelques années , ce n'est qu'en juin dernier (je crois) que j'ai pour la première fois rencontré
MardiNoir. C'était à l'occasion de la préparation du festival Electroni[k], lorsque nous lui avions commandé une exposition. Nous avions pourtant dû auparavant nous croiser plus d'une fois dans les couloirs de l'Université de Rennes 2, dans les vernissages, dans les expos. Tout ça, mais je ne m'en souviens plus, et lui non plus à mon avis.


C'est un lieu commun que de dire que les critiques ont souvent plus à dire sur une oeuvre que les artistes eux-mêmes. S'il est vrai que MardiNoir ne s'étale pas beaucoup sur ses travaux, c'est peut-être moins par manque de conceptualisation de la chose que par timidité. Que par réserve dirons-nous afin de préserver sa pudeur. S'il y a une certaine rapidité d'exécution lorsqu'il opère in situ (ie de façon illicite, ça lui arrive encore), je ne peux avoir à son égard qu'une certaine reconnaissance pour le temps passé en amont à préparer tout son travail. Comme ce dernier serait trop compliqué à expliquer ici par écrit, je vous laisse le soin de le rencontrer par vous-même à l'occasion de l'un de ses prochains vernissages. Il n'en organise pas à chacune de ses expositions, mais néanmoins je ne pense pas que ce garçon soit difficile à rencontrer.

Début officiel du vernissage : 18h00,
Heure d'arrivée : 18h40 (les gens que j'amenais étaient moyennement motivés pour arriver à l'heure),
Lieu : Librairie l'Alphagraph, 5 Rue d'Échange (Rennes)
Boisson : un cubi de roug et un cubi de blanc (ce dernier n'a pas été goûté par mes propres soins),
Nourriture : pas le moindre curly (faut dire qu'il s'agit d'une librairie),
Nature des oeuvres : des tableaux et des objets (je n'ai pas cru voir autre chose, mais l'extraction de mes quatre dents de sagesses 58 heures auparavant ne pas forcément rendu très lucide),
Présence de l'artiste : oui (cf photo),
Anecdote : pour la première fois de ma vie j'ai empêché des mômes de moins de dix ans de finir un cubi de rouge (je ne l'avais jamais fait auparavant car l'opportunité ne s'était jamais présentée),
Verdict : c'était plutôt cool. Des fois c'est ennuyeux de croiser toujours les mêmes gens dans les vernissages, mais là c'était des gens sympas. Il y avait également des gens sympas que je ne connaissais pas encore, et je vais d'ailleurs essayer de les programmer pour une prochaine manifestation.

Vivement la prochaine fois et que je me rétablisse de mon intervention chirurgicale pour redonner à ce blog un rythme plus soutenu. Dans tous les cas cette prochaine fois ne se fera pas à l'issue d'un vernissage.

lundi 14 janvier 2008

Antville Music Video Awards 2007

Alors que la quasi-totalité des videoblogs ont déjà divulgué leur palmarès annuel, le plus important (en terme de contenu et d'influence) ne dévoile le sien que maintenant.


Le résultat des Antville Music Video Awards 2007 ne comporte pas d'énorme surprise ou de révélation dans la mesure où il est raccord avec les précédents classements. Ainsi il n'y a pas de découverte comme l'année dernière avec "Ich Betaube Mich" de Deichkind réalisé par AlexAndLiane. Tant pis.

dimanche 13 janvier 2008

#1 Dj Medhi - "Signatune" (Thomas Bangalter edit)

Alors qu'il est parfois ardu de déterminer les critères permettant de dire qu'un clip est meilleur qu'un autre, je n'ai absolument aucune difficulté à mettre "Signatune" réalisé par Romain Gavras pour Dj Mehdi (03/2007) en première position de ce classement.



Fichier QuickTime


Beaucoup a déjà été écrit sur cette vidéo, comme par exemple du côté de la Superette... Essayons donc d'apporter quelque chose d'original.



L'un des intérêts de cette vidéo est son double aspect sociologique / psychologique. En effet, rares sont les réalisateurs à prendre le temps de raconter une histoire (un concours de décibels), de décrire un personnage en profondeur (son environnement familial, son entraînement, ses rîtes, son approche de la compétition, ...) et de le situer dans un contexte social détaillé (le monde du tuning dans le Nord et ses rivalités). Rares sont les clips à donner autant de détails, et la richesse de ceux-ci est probablement à mettre en parallèle avec "Elektrobank" (08/1997) réalisé par Spike Jonze pour les Chemical Brothers (merci à Bruno d'Instamatic Studio pour l'idée du parallèle entre ces deux oeuvres).






Là encore nous avons droit à une histoire creusée (un concours de gymnastique), un personnage parfaitement caractérisé (les relations avec sa famille et son entraîneur, ses doutes, son approche de la compétition, sa blessure, ...) et un contexte réaliste (le monde de la gymnastique chez les jeunes et ses rivalités). Ces deux vidéos ont également d'autres points en commun comme l'apparition discrète de l'artiste (pour "Signatune", la pochette du disque de Dj Mehdi de loin entre 4'31 et 4'36, puis furtivement en gros plan à 4'42 / la photo des Chemical Brothers dans la vitrine des trophées à 5'29 pour "Elektrobank"), et la présence d'un tour d'honneur après la victoire de chacun des héros.


Ces univers ont le temps d'être développés et de nous toucher parce qu'ils sont contenus dans des vidéos plus longues que la moyenne. En effet, alors qu'un clip fait généralement 3'30, "Signatune" dure 5'26 et "Elektrobank" 5'47, ce qui peut les autoriser à être considéré comme des courts-métrages traditionnels (bien évidement pour ceux qui estiment que la vidéomusique n'est pas une des formes du court-métrage...).



Ces vidéos nous touchent également probablement pour une autre raison : ces univers bien particuliers ne nous sont pourtant pas totalement inconnus, et nous en connaissons même des images. Nous savons dès le départ que la musique est partie intégrante des épreuves de gymnastique rythmique (qui n'est jamais tombé par hasard sur une compétition, sur France Télévision un dimanche après-midi ?) et du tuning (qui n'a jamais entendu de publicité faisant la promotion d'une compilationdu type "Techno-tuning volume 14" ?). Au delà du renvoi à des images banales et quotidiennes, la gymnastique rythmique et le tuning nous évoque quelque chose de plus fort : des canons télévisuels.


Le premier est (évidement ?) le sacre de Nadia Comăneci aux Jeux Olympiques de Montréal en 1976. Même si nous n'étions pas nés ou si nous n'étions pas à ce moment devant le téléviseur, nous avons un avis sur la gymnastique (Comăneci ne faisait pas de gymnastique rythmique), et celle qui était alors jeune sportive a contribué à la promotion de son sport.





Le deuxième est le reportage de l'émission Strip-tease intitulé "135.3 DB", réalisé par Isabelle Sylvestre et diffusé pour la première fois à la télévision en 2000. Peut-être n'avez-vous pas vu le reportage à l'époque, peut-être n'en aviez-vous jamais entendu parlé. Malgré tout, ce reportage a été vu par d'autres personnes et c'est avec ce programme que l'image du fan de tuning s'est (directement ou indirectement) forgée en France.





La question de l'interprétation des deux personnages principaux est intéressante. Le héros, le protagoniste, celui dont l'histoire est narrée est joué par Olivier Barthélémy, acteur affilié au collectif Kourtrajmé dont Romain Gavras est l'un des fondateurs. Son interprétation est parfaite dans la mesure où nombre de spectateurs pensent sans hésitation qu'il s'agit d'un passionné de tuning lambda, alors qu'il est évident qu'il s'est inspiré du personnage du reportage. L'autre personnage, l'antagoniste, l'adversaire est joué par un certain Sylvain de Dunkerque, quant à lui vrai passionné de tuning et même relookeur de voiture. Sur son skyblog (normalement on doit maintenant dire "Skyrock Blog", mais bon...), celui-ci décrit le tournage de "Signatune" (le 19/02/2007), les aléas du monde du tuning (le 23/03/2007), le clip de "Trankillement" de Fatal Bazooka (également réalisé par Romain Gavras) auquel il a collaboré (le 11/06/2007), etc.



Concernant Romain Gavras, le réalisateur, celui-ci est donc co-fondateur avec Kim Shapiron du collectif Kourtrajmé. À part ça il est possible de dire que sa soeur Julie réalise des films et que son père aussi, et qu'il aime bien mettre des voitures dans ses clips.


Son dernier clip diffusé est "I Believe" de Simian Mobile Disco (05/2007)





Le prochain ("Stress" pour Justice, produit par Soixan7e Quin5e) est déjà tourné depuis quelques mois, mais aucune date de sortie ne semble avancée. Celui-ci est décrit comme assez choquant au point de ne pas pouvoir passer à la télévision...


vendredi 11 janvier 2008

#2 Feist - "1, 2, 3, 4"

Alors que cette vidéo (04/2007) est dansante, colorée, inventive, techniquement bien foutue et tout et tout, je ne pense pas qu'elle mérite à elle-seule cette deuxième place.



Fichier QuickTime



Non, et au delà de tous les clips de Feist (qui ne sont pas forcément extraordinaires si l'on excepte Inside & out réalisé par Ramon & Pedro en 2004) et de tous les clips réalisés par Patrick Daughters (avec toujours des idées audacieuses, comme par exemple lorsqu'il se fait remettre le CADS 2007 de la meilleure vidéo internationale...), cette deuxième place inclut l'autre collaboration de l'année entre ces deux artistes (à laquelle il convient d'associer la chorégraphe québécoise Noémi LaFrance) : "My Moon My Man" (04/2007).



Fichier QuickTime



De plus, Daughters est le seul à faire danser Feist dans ses vidéos. Alors qu'elle y apporte une certaine touche personnelle, presque émotionnelle, le réalisateur de clips, de pubs et bientôt de long métrage est le seul à l'avoir convaincue de danser. Il l'avait déjà fait en 2005 pour la deuxième version de "Mushaboom" (09/2005).



Fichier QuickTime



Mais revenons à "1, 2, 3, 4". Celui-ci nous marque par la bonne humeur se dégageant de l'alliance entre musique et image, par l'apparition puis la disparition des danseurs derrière Leslie Feist au début et à la fin de la vidéo et enfin par un plan-séquence à certains égards vertigineux.


Et s'il ne s'agissait pas d'un plan-séquence, et si la vidéo que nous voyons n'avait pas été tournée en une seule prise, et si ce clip était bourré d'effets spéciaux ? La façon avec laquelle apparaissent une dizaine de danseurs derrière la chanteuse à la 26ème seconde est suspecte, tout comme l'aisance avec laquelle elle réussi à en dissimuler une cinquantaine à la troisième minute. La très probable raison (le réalisateur ne s'est jamais exprimé sur le sujet) en est l'emploi du motion control, appareillage mécanique permettant la répétition précise de mouvements de caméra.


Une première prise a ainsi dû filmer la chanteuse entourée des six danseurs mis en avant à la 121ème seconde, ceux-ci ayant régulièrement durant la vidéo des postures en décalage avec le reste du groupe et étant assez proches de la chanteuse lors des portés. Une fois les mouvements de caméra enregistrés (dont la spirale en plongée totale débutant à la 87ème seconde et celle horizontale dès la 115ème seconde), la prise est recommencée mais cette fois-ci sans les six danseurs de la première prise (mais probablement avec Feist).


Il a probablement fallu tourner plusieurs "double-prises" pour en avoir deux "collant" parfaitement l'une sur l'autre. C'est ainsi qu'au début et à la fin n'apparaît que la prise avec sept personnes (Feist étant alors la seule dans le cadre et les six danseurs étant encore hors-champs), et que la prise avec un maximum de personne est assemblée à la première la plupart du temps.



Toutes ces données exposées, l'idéal serait de voir le motion control appliqué à un autre vidéo afin de comprendre au mieux son intérêt. Si cette technique est souvent employée au cinéma afin d'intégrer des effets spéciaux générés par ordinateurs, l'exemple suivant est un clip, et certainement celui faisant l'usage le plus déroutant du motion control : "Come Into My World" de Kylie Minogue, réalisé par Michel Gondry (10/2002).



Fichier QuickTime



L'extrait suivant, tiré du documentaire "I've Been 12 forever" (et présent sur le DVD "Work of Director : Michel Gondry") montre a quoi peut ressembler le dispositif mécanique, le réalisateur omettant de dire qu'il a ensuite fallu deux semaines de post-production à son frère Olivier pour détourer l'ensemble des éléments mobiles, ceci afin de recaler / recoller ceux-ci.





Quel est intérêt de cette vidéo si ce type d'effet spécial a déjà été employé ? Sa qualité réside justement dans le fait que l'on ne se doute pas qu'il y a un trucage, que l'on imagine qu'il y a à la fin du clip cinquante personnes cachées derrière Feist. Patrick Daughters a eut l'élégance d'employer une technique lourde matériellement et financièrement sans pour autant faire son crâneur. C'est ainsi que le morceau et ces pas de danse parfois hésitants (faîtes attention au roux à pull jaune situé sur la gauche à la 50ème seconde...) gardent un semblant de fraîcheur et de spontanéité alors qu'il y a probablement eut une dizaine de prise.



Si vous n'êtes toujours pas convaincu des qualités et autres bienfaits de "1, 2, 3, 4", même après avoir lu cet article , espérons qu'au moins vous appréciez "My Moon, My Man"  sans que j'ai à en faire l'analyse. Promis : la prochaine fois je ne parlerais pas d'un des membres de la famille Gondry.


jeudi 10 janvier 2008

#3 Shitdisco - "Ok"

Alors qu'il n'a que 28 ans et six clips au compteur, James Price fait déjà figure de future star de la vidéomusique (c'est le terme officiel). Sa fantastique idée ? S'être souvenu des pop-up books, ces livres qui s'animent lorsque l'on tourne les pages et que l'on tire sur des languettes latérales, et en avoir fait un clip pour les écossais de Shitdisco (03/2007).



 

Même en cherchant un peu, je n'ai pas trouvé grand chose sur James Price, et à peine plus sur les pop-up books... tout juste qu'il existe un site dédié aux livres animés évoquant James Price...


Plutôt que de laisser ce post vide de contenu, voici la totalité des autres clips réalisés à ce jour par le britannique.

Lost Penguin - "Pleasurewood Kills" (01/2007)




Simian Mobile Disco - "It's the Beat" (02/2007)



Operator Please - "Just a Song About Ping Pong" (06/2007)




The Teenagers - "Scarlett Johansson" (11/2007)




Friendly Fires - "Paris" (11/2007)




Heureusement qu'il y aura plus de chose à écrire pour les deux prochains posts...

mercredi 9 janvier 2008

#4 The Willowz - "Jubilee"

Alors que se présente l'opportunité d'évoquer les clipographies respectives du réalisateur Toben Seymour et du groupe The Willowz, parlons d'abord de ce qui est pour le moment leur deuxième collaboration : "Jubilee" (02/2007).


Fichier QuickTime



L'idée de ces faisceaux de lumière parcourant le cadre pour créer diverses formes a été directement inspirée au réalisateur par les artistes pika pika. Ce n'est pas moi qui l'invente : c'est marqué sur la page YouTube où il a mis une vidéo test (cliquer sur "more" sur la droite). Le pika pika ("clip-clic" en japonais, soit le bruit que fait une lampe de poche quand on l'allume) aussi appelé light painting est une technique permettant la création de formes au moyen d'une source lumineuse en mouvement. Vous l'avez certainement compris en voyant le clip ci-dessus, mais vous en apprendrez un peu plus en consultant la page de son concepteur, ainsi que la vidéo suivante :




Le clip des Willowz est sorti en février 2007 et c'est en juin de la même année que la compagnie de téléphonie Sprint reprend l'idée pour en faire une série de spots publicitaire. Voici celui intitulé "Dreams" :





Pour l'anecdote, cette publicité a été réalisée par Jonathan Dayton et Valerie Faris, entre-autres réalisateurs de clips et du long-métrage "Little Miss Sunshine". Ceux-ci ont eut le bon goût de réaliser et diffuser un making of, ce qui donne une idée de la façon avec laquelle Seymour a réalisé sa vidéo.




Le clip de "Jubilee", s'il fait immanquablement penser à certaines photographies de Man Ray doit aussi être mis en rapport avec une vidéo présentée ici-même précédemment : "You Gonna Want Me" de Tiga réalisée par Olivier Gondry (09/2005).


C'est ballot, en affinant mes recherches je viens de me rendre compte que beaucoup avait déjà été dit . Parmi les lecteurs ayant laissé un commentaire, l'un d'eux suggère d'ailleurs cette vidéo réalisée par Lichtfaktor et intitulée "Star Wars vs Star Trek" :





Maintenant au tour de Toben Seymour, sa vie, son oeuvre... Comme la plupart des vidéastes signés chez Commondeer (tel Ace Norton) ce  réalisateur est basé en Californie et fait des clips plutôt sympathiques. Cette phrase est à caractère plutôt subjectif, mais il se fait tard...


Herman Düne - "1-2-3 Apple Tree" (09/2007)




Pony Up - "The Truth about Cats and Dogs" (06/2006)




What Made Milwaukee Famous - "Idecide" (06/2007)



A Gun Called Tension - "Gold Fronts"  (co-réalisé avec Ace Norton et Charles Spano, 08/2006)




Maintenant au tour des Willowz. Eux aussi basés en Californie, ils se sont fait connaitre via le film "Eternal Sunshine of the Spotless Mind" de Michel Gondry, la petite histoire voulant que ce soit Meg White qui présenta au réalisateur français leur musique afin de l'inclure dans son second long-métrage (la musique...). ESOTSM contient dans sa B.O. deux titres des Willowz ("Something" et "I Wonder") inclus dans leur album The Willowz are Coming. Gondry ayant fait un rêve contenant la musique de "I Wonder", il leur proposera entre-autre d'en faire un clip, puis d'inclure de nouveau leurs morceaux dans "La Science des Rêves". Un certain nombre de vidéastes auront mis en image la musique des californiens, et force est de constater qu'il y a très peu à mettre au rebut.


"I Wonder" (Michel Gondry, 2004)





"We live on your street" (Michael Sladek, 02/2006)





"Cons & Tricks" (Toben Seymour, 05/2006)




"Ulcer Soul" (Ace Norton, 09/2006)



Fichier QuickTime


"Evil Son" (Ace Norton, 04/2007)



Fichier QuickTime


"Take a Look Around" (Paul Gondry, 07/2007)



Fichier QuickTime


"Making certain" (08/2007)





Enfin, un DVD proposant une vingtaine de clips des Willowz est sorti en 2006.

mardi 8 janvier 2008

#5 Justice "D.A.N.C.E"

Alors que l'exposition consacrée à So_Me (créateur des visuels pour ce clip) chez The Lazy Dog se termine bientôt (le 26 janvier) et que la cote de Jonas+François (les deux réalisateurs) ne cesse de monter, examinons d'un peu plus près les trois version de "D.A.N.C.E." diffusées sur le web...


Tout d'abord une version non-définitive (que nous pouvons appeller non-montée) est mise en ligne au plus tard le 24 avril 2007 :



La version officielle est apparue sur internet le 30 avril, proposée par Ed Bangers (le label de Justice et pour lequel So_Me est responsable de l'identité visuelle et graphique) et en exclusivité sur Dailymotion :




Si la version officielle ("censurée" pourrait-on dire) du clip apparaît donc le 30 avril, une version explicite ("non-censurée") apparaît le... 27 du mois, sur le site de Soixante Quin5e, (via El Nino) l'agence de Jonas+François. Ces deux versions cohabitent aujourd'hui sur les sites de partage de vidéo, même si la deuxième version est plus difficile à trouver (celle-ci sur la quatrième page de Dailymotion lorsque l'on recherche "+justice +dance") :




Au visionnage de ces deux dernières versions, la différence est très claire : la deuxième se termine par un mort, et c'est pourquoi une fin alternative a été proposée pour la diffusion à la télévision. Pour tenter d'être complet et en finir avec les différentes dates de diffusion, Ed bangers n'a diffusé l'e-card que le 9 mai et Soixan7e Quin5e n'a fait de même que le 11... Le fait d'étaler sur plusieurs dates l'annonce d'un même événement s'appelle de la gestion de buzz. Et il n'a été ici question que d'internet.


Une fois les trois vidéos sous les yeux, il est possible de jouer au jeu des sept erreurs, des sept influences musicales, des sept clins d'oeil aux amis, des sept références à Mickael Jackson (sans compter celles présentes dans les paroles de la chanson), etc. Je vous laisse le soin de le faire par vous-même, ou avec des amis au cours d'une soirée.

Dans les fora, sur les blogs (je ne les cite même pas tant il y en a), il a été reproché aux réalisateurs de s'être inspiré d'un clip de Basement Jaxx réalisé par Kim Gerhig (09/2005). On en a parlé presque partout, sauf ici, mais pour être juste il faut également évoquer les créations (ou repompages) engendrés par le clip de Jonas+François et So_Me. Il est possible de citer la campagne publicitaire pour Numéricable (diffusée sur les écrans français depuis le 16/08/2007 et réalisée par Édouard Salier) qui reprend et la musique et un certain nombre d'idées graphiques du clip original, ainsi que celle organisée par la RATP dans les couloirs du métro parisien à la rentrée 2007 (une fois donc que tous le monde s'est rendu compte que D.A.N.C.E était le tube de l'été) et réalisée par Grems aka Supermicro.

Jonas+François ont d'autres réalisations au compteur, souvent en étroite collaboration avec So_Me comme pour Kanye West ("Good Life" sorti en septembre 2007) ou pour la compilation Ed Rec Vol 2 (mars 2007), mais pas nécessairement comme pour Kavinski ("Testarossa" en juin 2006) ou She Swam in the Nude ("Chippings on the Roof" en 2004) par François tout seul.


Pour finir de la meilleure des manières, il convient d'ajouter une autre version de D.A.N.C.E., réalisée à l'occasion du Jimmy Kimmel Live du 9 octobre 2007, réunissant des sosies de Rod Stewart, Prince, Rick James, Stevie Wonder et... Mickael Jackson :


lundi 7 janvier 2008

#6 Kate Nash - "Mouthwash"

Alors aujourd'hui c'est d'un clip de Kate Nash dont il faut parler... Je l'avoue, j'ai un peu triché sur ce coup car ce n'est pas vraiment la vidéo "Mouthwash" réalisée par Kinga Burza (représentée par Partizan) qui mérite la sixième place de cet humble classement, mais l'ensemble des quatre vidéos faites par Nash et Burza. Après tout, ce n'est pas de la triche vu que j'ai moi-même établi les règles.




Cette vidéo me fait immanquablement penser à l'oeuvre d'une clipeuse anglaise encore en activité : Dawn Shadforth, laquelle a réussi à développer au cours de sa jeune carrière ce qu'il serait possible d'appeler  une "esthétique de la boule à facettes". Je développerais probablement cette idée au cours d'un prochain post, mais il vous est déjà possible de creuser la chose en regardant quelques vidéos de Shadforth ("Can't Get You out of My Head" pour Kylie Minogue ou "Sing it Back" pour Moloko par exemple).

L'usage de lumières brillantes n'est pourtant pas la règle dans l'ensemble des clips de Kinga Burza, mais il est évident qu'il en est fait un usage réfléchi. J'aurais même envie d'écrire qu'au delà des échos entre musique et image, de la narration ou du décor, c'est l'usage de la lumière qui est déterminant dans la définition de son style. Je l'ai écrit mais je n'impose pas cet avis : je vous laisse seulement le soin de méditer sur le sujet

Véritables alter ego l'une de l'autre, la vidéaste et la chanteuse ont mises leur talent (ainsi qu'une certaine forme de luminosité) en commun sur trois autres vidéos :

Caroline (04/2007)




Foundation (05/2007)


Pumpkin Soup (11/2007)


De vidéos en vidéos et quel que soit l'artiste mis en image, le style de Kinga Burza évolue. Les talents dont elle a déjà fait preuve ainsi que sa marge de progression ne peuvent que laisser optimiste quand à la suite de sa carrière, avec ou sans Kate Nash. Un peu comme Nima Nourizadeh, autre jeune réalisateur signé également chez Partizan.


Pour finir, si Kate Nash n'a tourné qu'avec Kinga Burza, cette dernière a également prêté ses talents pour The Teenagers, M. Craft ou encore Calvin Harris.

samedi 5 janvier 2008

#7 Bat For Lashes - " What's a Girl to do"

Alors que l'on pourrait penser que les producteurs anglais de chez Colonel Blimp ont baptisés cette société en l'honneur du film de 1943, que l'on aurait raison. Sur leur site est également annoncé le mot d'ordre suivant :

"La création d'un clip mémorable est vraiment comme la pousse d'une moustache inhabituelle. Cela demande de la patience et des nerfs. Au début il peut être difficile de percevoir exactement ce que la "stache" donnera. La période de croissance peut être laborieuse, traîner. Le possesseur de la moustache sera peut-être tenté par des coupes à la mode, au risque de mettre en péril la conception originale de celle-ci.

Mais si il ou elle tient le coup et reste attaché à l'objectif initial, ils créeront sans aucun doute quelque chose d'unique. Tandis que la moustache finie risquera de ne pas être du goût de tout le monde, elle se détachera du lot. Elle distraira. Elle provoquera. Elle évoquera une vraie originalité parmi une forêt embrouillée de styles plus conventionnels."

En clair, les réalisateurs de Colonel Blimp ne sont pas là pour faire dans le conventionnel.

Il se trouve que Dougal Wilson n'est pas un réalisateur conventionnel et qu'il sait aisément se détacher de la forêt des réalisateurs anglais. Il a même mis son talent au service de Bat For Lashes en réalisant "What's a Girl To Do" (06/2007), bien que ni lui ni Natasha Kahn ne semblent porter la moustache...




Il se trouve que Dougal Wilson est également un génie, et comme le génie ne s'explique pas je ne ferais aucun commentaire sur les vidéos suivantes...

Jarvis - "Don't Let Him Waste Your Time" (12/2006)


Fichier QuickTime / Interview / Photos de tournage


Basement Jaxx - "Take Me Back To Your House" (08/2006)



LCD Soundsystem - "Tribulations" (01/2006)